Le furry et la perversion devenue norme.

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Hellypse's avatar
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Les furries.
Tant de choses ont été écrites à leur sujet, mais je ressens le besoin de poser mes propres mots.


Les furries :

Il y a quelques années, quand je commençais à dessiner mes chats, je ne connaissais pas du tout ce courant Furry. Pour moi, ce que je faisais, ça se rapprochait de personnages de mon enfance tels que Robin des Bois, Picsou, les Tortues Ninja, la mythologie égyptienne, etc. Je n'avais aucune attirance particulière pour les animaux, ils étaient des personnages au même titre que les humains, mais j'avais du mal à dessiner le visage de ces derniers. Et puis c'est vrai que j'aimais leur utilisation par La Fontaine, pour faire des critiques ni vu ni connu, héhé.

Pourtant, l'enfance est bien loin aujourd'hui.
Au fur et à mesure de mes dessins, on m'a dit que je dessinais du furry. Au bout d'une vague recherche google, j'ai cru comprendre que "furry" était le qualificatif des personnages anthropomorphiques et je me suis dit "oui, je dessine du furry". Ce n'était qu'un adjectif, une spécialité, ça ne valait rien de mieux qu'un haussement virtuel d'épaules.
Puis les critiques sont venues : on m'a reproché de faire du furry. Moi je ne comprenais pas, quel mal y avait-il à dessiner des animaux bipèdes ? Était-ce une agression venue de l'école "manga" (que je détestais) ? Ce devait être une affaire de goût. Mais en me renseignant un peu plus sur ce qu'était le furry, j'ai peu à peu réalisé qu'il y avait, derrière cette notion, plusieurs constantes qui ne me correspondaient pas du tout :

_ Les animaux sont quasi exclusivement des canins, moi je ne dessinais que des chats (mais ce point là est vraiment mineur).
_ Les furries ont presque tous des couleurs loufoques qui, la plupart du temps, sont à gerber (oui, Bianca a les cheveux violets, mais je les avais aussi à l'époque et associé au blanc, ce n'est pas une faute de goût).
_ Quand on cherche des images furries, on tombe systématiquement sur des dessins à caractère pornographique. Et si ce n'est pas pornographique, il y a quand même une référence à un fantasme très marqué, à un fétiche.
_ Le détournement de personnages de dessins animés (donc liés à l'enfance) pour des mises en scène scabreuses.


Leurs obsessions :

Vous vous en doutez, ce sont ces deux derniers points qui me chagrinent. Si les gens ne partagent pas mes affinités de couleur, tant pis, c'est ainsi. Qu'ils se fassent une fixation sur les chiens et les loups, ok, moi je dessine presque exclusivement des chats. Mais vomir du sexe à outrance, franchement... Et quand EN PLUS ça s'attaque au domaine de l'enfance, ça, NON ! Vous vous souvenez certainement de la vague MLP (My Little Pony) ? Hé bien sur les sites furries, ça a foisonné de remakes pervers, d'images qui brisent notre construction d'un univers à la fois doux et intelligent. Les personnages ont tout bonnement été massacrés. Et ces images n'étaient pas des exceptions, elles étaient la règle !
Et dans ce monde, vous devenez vite expert en déclinaisons pornographiques. Voici les déviances le plus fréquemment rencontrées :

_ Organes génitaux hypertrophiés (bon, ça, c'est un classique et ça date pas d'internet).
_ Hypermusculature (idem).
_ SM (idem).
_ Scatophilie : bon... voilà voilà...
_ Pattes : énormes et/ou chatouillées.
_ Inflation : le personnage enfle et devient monstrueusement énorme.
_ Gigantisme : le personnage a la taille d'un Godzilla (et, souvent, détruit une ville et écrabouille ou mange des gens, voir "vore" et "gore")
_ Transformation : un personnage humain devient furry, ou change de sexe.
_ Couches : faire porter une  couche à un perso, qu'il soit adulte ou enfant (va parfois de pair avec la scatophilie, l'humiliation SM, ou dérive sur la pédophilie).
_ Vore : ingérer ou être ingéré par quelqu'un, compressé dans son système digestif (le must ? Le personnage enduit de salive ou en cours de digestion !)
_ Gore : ça peut aller très loin, jusqu'à des décapitations pendant l'acte, la nécrophilie, et toutes ces joyeusetés.

A cela s'ajoute l'hyperprésence de l'homosexualité. Ici, ce n'est qu'un constat, je considère l'homosexualité comme normale, mais elle n'est certainement pas aussi répandue dans la population, ce qui en fait une caractéristique du monde furry. J'y ai également découvert les "shemales", des personnages qui ont un sexe masculin et une grosse poitrine.
Et comme je l'ai dit, ces cas sont loin d'être anecdotiques, ils sont la généralité. Si vous commettez l'erreur de vous balader sur le site FurAffinity, même avec le filtre parental (lol) attendez-vous à perdre vos yeux.
Sans compter que... quand vous vous intéressez à la galerie d'un fanfurry et à ses favoris, même sur DA, vous remarquerez vite qu'il compile un nombre incalculable d'images sur le même thème (100% transformation, ou 100% pattes, ou 100% gigantisme, etc). Il ne s'attache pas qu'à des anthropomorphes ultra colorés, il stocke son fétiche, encore et encore, sans jamais atteindre satisfaction. C'est une obsession, une monomanie, et je suis extrêmement étonnée (et inquiétée) de constater à quel point ce comportement est répandu. Vous tomberez bien sur quelques fanfurries aux goûts variés, certains même n'ont aucun délire pornographique, mais ils sont extrêmement rares.
Qu'est-ce qui fait que plusieurs dizaines de milliers de personnes partagent ces délires et ces comportements ? Est-ce que le furry "libère" l'expression de désirs réprimés par la société ? Est-ce qu'il est "contagieux" ? Est-ce que l'on est ou est-ce que l'on devient furry ?

Le problème :

Les fanfurries peuvent s'enfermer dans un monde ultra sexualisé s'ils le veulent, en fait ça ne regarde qu'eux. Mais justement, ça ne regarde QU'EUX. Le problème, c'est que ces images sont facilement accessibles par tous et surtout par les enfants. Même moi, qui suis relativement sensible sur certains thèmes, je me suis retrouvée submergée d'images que je ne voulais pas voir en faisant de simples recherches. Je ne veux PAS être dans votre tête les gens, c'est trop sale !!! Protégez les gens qui ne sont pas dans vos délires en postant sur des sites spécialisés dans le porno et en affichant un mature content !!!
Ça me désole de voir qu'un site furry est nécessairement un site porno. Quand on voit les artistes qui obtiennent le plus de commissions là-bas, c'est toujours pour du porno, et peu importe que l'artiste en question soit médiocre, tant qu'il y a trois pixels pour faire un zizi fluo. Et le pire, c'est que des gens sont capables de dépenser des sommes colossales là-dedans !
J'aimerai pouvoir poster mes créations sans que l'on ne s'attende à y voir des poses suggestives, j'aimerai pouvoir dessiner des félins sans que l'on ne m'associe à ce mouvement. Et j'aimerai pouvoir faire des recherches de références sans détériorer mon innocence.
Imaginez un enfant, curieux et assez grand pour surfer sur le net (hélas trop souvent sans un parent derrière pour surveiller), utilisant google pour trouver des images de son héros de dessin animé favori. Imaginez-le tomber sur un site tel que FA. C'est si facile... Ou même sans ça, imaginez-le avoir le même cheminement que moi : j'aime les anthropomorphes alors j'en cherche, je découvre qu'on appelle ça le furry, alors je fais des recherches sur le furry et... SBLAM : Fluttershy qui te montre son vagin en gros plan !!!

Franchement, j'en ai marre.


Bon, mon expérience sur FA n'est pas que négative, j'y ai aussi découvert de grands artistes, discuté avec des gens marrants et on m'y a passé des commandes sur des thèmes sympathiques. Bizarrement, malgré l'overdose de sexe, il y a aussi des gens gentils qui aiment la tendresse et offrent des dessins pour dire "je t'aime". Par contre, j'ai presque toujours tiré la langue à cause des couleurs dégueulasses, désolée, ça passe pas.
Mais qu'est-ce que je fais encore sur ce site, me direz-vous ? Hé bien j'ai plusieurs réponses : l'envie de ne pas céder le terrain à la pornographie, le fait de ne trouver certains artistes talentueux que sur ces plateformes, et la curiosité malsaine (ça, c'était au début, là j'en ai ma claque). C'est con, hein, mais c'est une forme de résistance désespérée, de lutte à contre-courant complètement vaine, une question de principe : je veux montrer qu'il existe aussi de belles choses. Na.

Et vous savez ce qui est le pire dans cette histoire ? C'est que ce phénomène est très parlant sur notre monde.
Non, ça ne se limite pas qu'au furry
, ni même à l'art ou à internet. Tout ça se propage sur DA, les gens n'y ont pas forcément plus de curiosité et de goût que sur FA. Postez une paire de nichons, même humains, et vous aurez votre ribambelle de fans. En fin de compte, le furry, ce n'est qu'une des formes les plus visibles de l'abandon de la qualité, de la curiosité, des sentiments, des relations sociales, etc.


Pfff...

I'm so tired... by K-Zlovetch

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rimou's avatar

Le Bonjour Hellypse. On ne se connait pas mais j'ai vu et apprécié ton travail régulièrement depuis quelques années. Je suis Rémi, artiste étiqueté "furry" et "inflation". Je comprends tout à fait ce soucis d'affichage. Ayant deux enfants en bas age, je n'aurais pas envie que mes enfants tombent sur mes généreuses collections de favoris +18. Je pense que beaucoup des furries qui s'affichent sans retenue sont dans la confusion sur la notion de pudeur et sont en majorité de jeunes adultes qui se cherchent, et des artistes peu scrupuleux qui jouent la carte provoc et exhibitionnisme. Furaffinity et Deviantart ne sont pas bien armés pour traiter "convenablement" ce type de contenu, surtout vu la taille de la communauté (et le staff de FA ne s'embarasse même pas de ce genre de considérations). Apres, il ya perversion et véritable désir de maturation. Ca aussi c'est confus. Entre ceux qui sexualisent Judy Hopps par ce qu'elle représente bien une jeune adulte mature et ceux qui la sexualise parce que c'est un symbole enfantin, ce sont deux mondes pourtant bien distincts qui hélas sont bien souvent amalgamés et considérés au plus bas (cad la perversion pure et parfaite). Il ya des cas pathos bien velus, comme partout d'ailleurs sur cette planète, hélas. Les artistes pornos sont particulièrement prolifiques tant la demande est gigantesque. Des hommes réclament tout ça. Ce n'est pas une erreur ou un probleme en soit. C'est un phénomène social... car oui, ce genre de trip m'a par exemple tiré de ma timidité et de plusieurs blocages persos et m'a fait socialisé comme jamais. Un dessin de cul reste un dessin de cul (meme si certains sont dans la vénération totale et aveugle). Rencontrer des gens autour de ça, comme on le ferait autour d'autre chose, ca se fait. Et l'exploration de l'imaginaire sexuelle, en grande partie dans ces délires (hors zoo et truc hardcore finalement assez rare, et tant mieux quelque part) meme si